Histoire

Premiers signes d'Urbanisation

 

Au début du XVIII" siècle, la partie du terroir Marseillais qui s'étend au Sud de la Porte de Rome et à I'Est de Ia porte d'Aubagne, est occupée par de nombreuses bastides. De toutes parts ce sont des champs de vigne ou d'oliviers, coupés de pinèdes situées la plupart du temps sur les points culminants, comme par exemple les hauteurs de la Loube.

Quelques chemins ou sentiers sillonnent cette partie du territoire:

- Le vieux chemin de Rome (Rue d,Italie) qui se prolonge par le grand chemin de Toulon, sera doublé, plus tard, par le grand chemin de Rome (Rue de Rome).

- Le chemin de Briquet qui, en I77I, doit son nom à un assassin dont la tête sera exposée au carrefour de sainte Cécile, sur le lieu de son crime. Il deviendra plus tard le chemin de Lodi et doit ce changement de nom à une demande des habitants voisins qui trouvent son appellation peu reluisante. Le chemin part de Notre-Dame du Mont et se dirige vers le Jarret au niveau de Menpenti.

- Le chemin de la Loube, connu aujourd'hui sous le nom de la Loubière, Ionge le ruisseau du même nom et atteint le Jarret au Sud de I'hôpital des Insensés.

- Plus au Nord, le chemin de Saint Pierre et le chemin du petit Camas amènent promeneurs et paysans de la plaine Saint Michel jusqu'au delà des rives du Jarret.

Au milieu du siècle, la ville sort de ses murs et se développe vers le Sud jusqu'à Castellane, et vers I'Est jusqu'à la plaine SaintMichel.

Vers 1870 Ie Chevalier de Gouffé de la Cour établit sur le quartierle premierjardin de naturalisation. Quelques années plus tard il morcelle sa propriété et ouvre une grande voie qui porleia son nom. Le cours Gouffé ne débouche pas encore vers Castellane, mais rejoint directement le grand chemin de Rome par I'actuelle rue Mondovi.

Premier lieu de culte


C'est de ce premier noyau d'habitations qu'un groupe de fidèles adresse, en 1841, au curé de la nouvelle église Saint Jôseph dont ils.dépendent, une pétition demandant un service religieux sur le quartier.

Acquiesçant à leur demande, l'abbé Abbat installe un premier lieu de culte dans un local situé Cours Gouffé, à l'angle de I'actuelle Rue de Rivoli.

Ce n'est qu'un petit oratoire aménagé dans la maison occupée par les Carmélites, de 1832 à 1837, en attendant la construction de leur premier monastère sur les pentes de Longchamp.

Le petit oratoire devient très rapidement insuffisant et Monsieur Alexandre Ferrari, riche propriétaire du quartier, met à

disposition un local plus important auquel on donnera le nom de Chapelle Saint Alexandre en l'honneur du généreux bienfaiteur. Ce qui explique la particulière vénération portée à ce Saint et la présence de sa statue en bonne place dans notre église.

Le 1er Janvier 1851, Monseigneur Eugène de MAZENOD déclare ce lieu comme chapelle vicariale, y affecte I'Abbé pinatel pour la desservir et délimite la circonscription sur laquelle s'étend sa compétence. L'importance de cette circonscriptlon est plus grand que I'actuel périmètre de Saint Jean-Baptiste, car elle englobe la partie_ du quartier de Menpenti qui s'êtend jusqu'au chemin de Toulon où se trouve déjà un-îlot impoitant de constructions.

 

Création de la paroisse


Parallèlement, Monseigneur l'Évêque entreprend les démarches en vue de la transformation de cette chapelle vicariale en église succursale.

Monseigneur de Mazenod a pour cette paroisse de grands projets. Il voudrait édifier une église qui puisse accueilrir res

nombreux fidèles, qui emplissent déjà ra nouvele chaperle, et les futurs habitants de ce quartier en pleine expansion.

A proximité du Cours Gouffé, il y a une très grande propriété qui s'étend du chemin de Lodi au chemin de la Loubière (Rue des Vertus). Dénomrnée : ,'Le Marquisat,,, elle avait appartenu à une émigrée, Madame Roux épouse Glandeves, et avait été vendue aux enchères publiques à la Révorution, comme Bien National.

cette propriété est en rg3g ceile de Monsieur Bayre qui, ayant ouvert en son milieu une grande avenue, I'a morcelée en vue de la construction d'immeubles d'habitation.

Tout autour s'urbanisent d'autres propriétés de moindre importance, comme celles de Mme Veuve perrin_Solliers, de M. Trouilhas, de M. Laly etde bien d'autres.

A cette époque re Bourevard Bailre ne débouche ni sur Castellane, ui vers le Jarret. ce n'est qu'une vingtaine d,années plus tard, en 1857 puis en rg61, que ra ville expropriera un certain nornbre de propriétés et d'usines 4ux deux extrémités, pour donner à cette nouvelle avenue l'aspect et l'importance que nous rui connaissons.

En25 ans, les terrains situés entre castellane et le Jarret seront urbanisés, et la popuration passera - suivant l'estimation de l'époque- de 7 000 à 18 000 âmes.

Construction de l'église


L'Évêque s'est déjà porté acquéreur d'un grand terrain de près de 6 000 m2le 24 Juin 1851. Sur ce terrain se trouve une grande Bastide de deux étages sur rez-de-chaussée, construite il y a une cinquantaine d'années, ainsi que des remises et dépendances qui avaient servi, quelque temps auparavant, d'usine pour la fabrication de noir d'ivoire, employé alors en peinture. A I'angle de la Rue Friedland et de la Rue d'Eylau, appelée à l'époque Rue du Platane, est située une autre maison de deux étages, louée à l'administration et seryant de bureau à I'Octroi.

Ce terrain appartenait, avant la Révolution, aux Frères Prêcheurs et dépendait d'une grande propriété rurale appelée "L'Olivette", dont on trouve déjà la trace, en 1516, dans les archives des Dominicains, laquelle est située au quartier de

Molières qui s'étendait de Notre-Dame du Mont à Menpenti. La propriété avait été vendue aux enchères publiques après

la Révolution, et le terrain, aeheté par l'Évêque, avait suivi le même sort.

Mgr de MAZENOD entreprend de grands travaux de transformation de la bastide pour lui donner I'aspect intérieur d'une église : le plancher du premier étage est supprimé et celui du deuxième, qui servira de presbytère, est soutenu par quatre piliers et des arceaux; côté Levant on abat le mur pour construire une abside; au-dessus du toit on place un pavillon de bois contenant une,grosse cloche de 500 kilos; au nord de la bastide on aménage un escalier pour accéder au presbytère et on édifie une annexe pour servir de sacristie.

L'intérieur de l'église, peint à la chaux, sera équipé d'un mobilierde bas prix, en bois du nord, provenant en grande partie de la Chapelle SaintAlexandre.